Passer les concours de la fonction publique, c’est s’engager dans une véritable épreuve de patience et d’endurance.
Entre la rédaction du dossier RAEP, les épreuves écrites, les semaines d’attente interminables et l’oral, chaque étape met les nerfs des candidats à rude épreuve.
Mais si le stress peut être paralysant, il est possible de l’apprivoiser comme lors des formations de préparation.
Et qui mieux que les candidats eux-mêmes pour en parler ?
Paroles de candidats
Il y a quelques semaines, François nous partageait son expérience :
« C’est la deuxième fois que je passe les concours. J’ai gagné en maturité et appris à m’imposer la rigueur nécessaire, mais cela reste un vrai défi ! »
Les candidats vivent régulièrement des moments de doute, comme Cécile, qui tente le concours pour la première fois :
« À l’approche du concours, la pression devient difficile à gérer. J’en perds ma motivation, je me mets à procrastiner et je n’avance plus. Avec le concours dans deux mois, je me demande même si ce n’est pas trop tard et si tout ne repose pas sur la chance. »
Florent, en pleine préparation pour l’oral, nous décrivait son ressenti :
« Je suis en panique, incapable de travailler. Dès que je répète mon texte, j’ai la boule au ventre. Mon sommeil est perturbé, et chaque nuit, je me réveille avec l’estomac noué, sans parvenir à me rendormir. »
Ces ressentis sont fréquents, mais ils ne doivent pas être une fatalité.
Apprendre à gérer son stress permet de maintenir la motivation sur la durée, et même de transformer cette pression en un atout.
S’économiser pour durer : gérer son stress et ses ressources
Préparer un concours de la fonction publique demande un équilibre constant entre rigueur de travail et bien-être personnel.
Nos candidats nous font part de leurs astuces pour éviter l'épuisement :
André adopte une approche structurée :
« si on veut rester régulier, il est essentiel de s’accorder des moments de détente. Je me fixe une limite de 10 heures de révision par jour, je m’octroie des pauses à midi devant une série, et le soir, j’écoute des podcasts. Je dors 8 heures, travaille 10 heures, et je garde 6 heures pour des loisirs comme le sport. J’ai remarqué que mes capacités de mémorisation s’améliorent après ces pauses, ma tête est plus claire. »
Pour d’autres, le stress devient positif, comme un atout pour passer à l’action. Une candidate explique :
« Je suis soulagée de voir les épreuves se rapprocher. Mon stress se mélange à l’envie d’en finir et de faire de mon mieux. Cette énergie me motive à rattraper mon retard, et je vais tout donner pour réussir. »
Le stress bien géré
Ou comment passer du marathon au sprint final
La gestion du stress pour un concours est comme une préparation de marathon : inutile d’épuiser toutes ses ressources dès le départ.
Apprendre à accepter son stress, à l’écouter sans le laisser prendre toute la place, est essentiel. Les membres des jurys eux-mêmes sont passés par là.
Comme le rappelle l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le stress est une réaction de l’organisme face à toute demande de changement ou d’adaptation.
Sans stress, nos ancêtres n’auraient pas survécu dans la nature sauvage !
Cinq stratégies pour apprivoiser le stress du concours
1. Organisez vos révisions intelligemment
- À haute dose, le stress devient bloquant pour nos capacités d’analyse et de réflexion. Plus on accumule de fatigue, de pression, et d’anxiété, plus il devient difficile de se concentrer et les erreurs frustrantes se multiplient.
Pour éviter la surcharge de travail, planifier autant vos temps de révision que vos moments de pause.
- Se balader, faire du sport, voir des amis, écouter de la musique, méditer, regarder une série ou lire.
Prenez le temps de vous ressourcer l’esprit et de vous offrir une récompense après une session de révision.
- Par ailleurs, votre planning doit vous aider à limiter votre stress, en rendant vos révisions sereines.
Alternez entre matières difficiles et matières familières pour vous mettre en condition de réussite et boostez votre confiance en vous avant de passer à un sujet plus complexe.
2. Cultivez une bonne hygiène de vie
- Bien dormir, faire de l’exercice, et maintenir une alimentation équilibrée sont essentiels pour maintenir un corps en bonne santé.
Si vous estimez ne pas avoir de bonnes habitudes, n’hésitez pas à consulter un médecin, qui pourrait vous recommander des compléments ou des vitamines, ou vous orienter vers des spécialistes pour mieux gérer votre stress.
3. Entourez-vous de soutien social
- La présence d’autres personnes stimule la libération d’hormones de bien-être comme l’ocytocine et la sérotonine, qui favorisent l’entraide et des moments de détente partagés.
Passer un moment agréable avec son groupe réduit le niveau de stress.
Et, comme le disait Nicolas Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. »
- Travailler en groupe présente d’autres nombreux avantages : expliquer des notions pour mieux les mémoriser, bénéficier de perspectives variées, ou repérer ses tics de langage pour l’oral.
4. Respirez
Sous pression, le corps se contracte, se raidit et la respiration devient plus courte et plus haute.
- Pour éviter les crampes et les nœuds d’estomac pendant un examen, la respiration abdominale est un outil précieux.
Posez les mains sur votre ventre et respirez en cherchant à doucement gonfler le ventre comme un ballon.
- La cohérence cardiaque harmonise le rythme cardiaque grâce à des respirations contrôlées et permet, notamment, de réguler le stress et de gérer ses émotions, en abaissant les niveaux de cortisol, l’hormone du stress.
3 pratiques quotidiennes de 5 minutes suffisent pour obtenir des effets bénéfiques en période de révision.
5. Notez vos émotions
Le journaling est une technique utile pour clarifier ses émotions et mieux comprendre son stress.
On dit souvent « je me sens stressé » à la place de « je me sens angoissé, frustré, déçu… » car il n’est pas naturel de nommer ses émotions avec précision.
- Prenez 5 minutes en fin de journée pour écrire sur un événement qui vous a contrarié ou angoissé. Puis relisez-vous en identifiant les émotions ressenties. Aidez-vous d’une liste de vocabulaire des sentiments si besoin.
Écrire sur ses ressentis permet de réduire leur intensité et de mieux les gérer au quotidien.
Bien gérer son stress : apprendre à s'écouter
Un concours, réussi ou non, est une opportunité pour apprendre à mieux se connaître. C’est une occasion pour mieux comprendre nos besoins, notre fonctionnement, et comment gérer la pression sereinement.
Gérer le stress, c’est décider d’agir lorsque c’est possible, tout en acceptant de lâcher prise lorsqu’il n’y a rien à faire.
ARRC offre des formations très concrètes pour préparer les concours de la fonction publique
A propos de l'auteur
Elijah Cohen-Gonthier
Elijah Cohen-Gonthier est formateur en Soft Skills et efficacité professionnelle.
Il anime pour l’ARRC des formations en management, gestion du stress, gestion des conflits et préparation des concours du service public.